BAUDOIN WART : L’ARTISTE DERRIÈRE PUBLICITÉ SAUVAGE

Baudoin Wart, président de Publicité Sauvage, a fondé son entreprise dans les années 80 avec une idée bien précise en tête : offrir un maximum de visibilité à un coût minimal aux organismes culturels de Montréal.

 Portrait d’un artiste et entrepreneur qui fait fleurir la culture sur les murs de la métropole depuis plus de 30 ans.

 

Les débuts de Baudoin Wart

M. Wart est entré à l’Université de Montréal en 1981 comme étudiant libre avec expérience. Il y a développé ses connaissances en histoire de l’art tout en poursuivant un certificat en arts.

Dans son projet de fin d’études, il a décidé d’utiliser tous les médiums qu’il avait expérimentés durant son parcours universitaire : sculpture, peinture, son, vidéo, danse, percussions… et en ouverture de cette performance multidisciplinaire, la sérigraphie. On reconnait là le respect de M. Wart pour toutes les formes d’art, quelles qu’elles soient.

Puis, Baudoin est parti en Europe, où il a passé près d’un an. « Je voulais découvrir ce qui se faisait sur le vieux continent », explique-t-il. À son retour, en 1985, il est engagé par la compagnie de danse La La La Human Steps comme assistant à la production et assistant à la promotion pour le spectacle « Human Sex ».

Pour le jeune artiste, Montréal était un immense terrain de jeu aux multiples opportunités :

 « À l’époque, tout m’attirait dans la scène culturelle et artistique de Montréal. J’étais enthousiaste de découvrir le milieu de l’art et de la scène. Je voulais vivre. Expérimenter. Faire de ma vie une performance au quotidien. »

Néanmoins, ses ambitions frappent un mur : celui du capitalisme. Baudoin Wart a tenté de vivre de son art, mais comme il le dit lui-même, « rien de plus difficile que de se vendre soi-même ». L’aspect pécunier du travail entre en conflit avec sa vision de l’art qui, selon lui, devrait dénoncer les inégalités financières et sociales plutôt que d’y contribuer.

 

La naissance de Publicité Sauvage

Baudoin Wart travaillera durant 18 mois au sein de l’équipe de La La La Human Steps. Son dernier mandat y fut de superviser une de leurs campagnes d’affichage. En voyant l’impact que celle-ci avait eu dans la métropole, le producteur l’a relancé pour qu’il offre ce service à d’autres organismes culturels.

  « J’ai accepté volontiers, mentionne-t-il. J’y trouvais mon compte car je pouvais travailler à différentes heures et continuer mon travail d’artiste ».

Puis, s’est développée l’idée d’en faire un métier. Le support publicitaire que procure l’affiche l’inspirait. Couvrir le plus de territoire possible et prendre des risques pour offrir de la visibilité aux organismes culturels de Montréal, c’est un défi qu’il était prêt à relever.

« J’étais motivé par l’embellissement de la vie urbaine (contrairement aux chantiers mornes et sans vie) et l’appui aux artistes débutants dans leurs carrières. Ils en avaient tant besoin! »

 

La jungle de l’affichage sauvage

À l’époque, le monde de l’affichage extérieur, c’était le Far West. Puisqu’un règlement municipal datant de 1878 interdisait ce type d’affichage, les deux premières années d’affichiste de M. Wart se sont déroulées dans la clandestinité.

 « On collait le plus rapidement possible pour ne pas se faire prendre. Il y avait de la compétition! C’était un challenge de maintenir la visibilité dans la rue et dans les quartiers chauds. On pouvait se faire recouvrir à tout moment. Il fallait refaire les palissades jusqu’à 4 fois par jours à certains endroits. »

Sans Facebook, Instagram et les autres plateformes numériques, la publicité, c’était dans la rue qu’on la voyait. Pour M. Wart, c’était insensé qu’on refuse aux organismes culturels leur seul moyen de se faire connaître.

Après avoir joué au chat et à la souris avec les instances publiques pendant plus de 12 ans, Baudoin a mobilisé le milieu culturel pour présenter en 1992, un projet de changement de réglementation pour la légalisation de l’affichage sauvage.

Depuis ce temps, grâce à l’affichage urbain, Publicité Sauvage fait rayonner les arts et la culture à travers la ville.

 

La réussite de l’artiste, un succès collaboratif

Publicité Sauvage a eu un fort impact dans le domaine de l’affichage à Montréal. Pour M. Wart, cette réussite, c’est avant tout un travail d’équipe.

« Publicité Sauvage m’a permis de développer ma créativité en créant des emplois et en maintenant un support publicitaire pour l’art et la culture », soutient son fondateur. Grâce à Publicité Sauvage, je peux faire briller l’art en diffusant et en permettant à d’autres d’exprimer leur art et même d’en vivre. »

Pour Baudoin Wart, Publicité Sauvage, c’est plus qu’une entreprise. C’est une école toujours en évolution où l’accomplissement est sans fin. C’est un environnement ou l’art et l’artiste deviennent immortels.

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